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Retour 25.03.2024

Le groupe plantes aromatiques et médicinales de l’Agroscope et PhytoArk : bien plus que des voisins

Il y a 10 ans, en mai 2013, PhytoArk ouvrait ses portes à Conthey. Le site technologique, avec sa plateforme d’extraction de plantes et son écosystème, a permis l’éclosion de nombreux projets en lien avec les ingrédients naturels. A l’occasion de sa première décennie d’activités, nous sommes partis à la rencontre des acteurs qui ont contribué, et qui contribuent toujours, au développement du site et de ses activités. Place aujourd’hui à l’un des acteurs incontournables de la filière avec l’interview de Xavier Simonnet, responsable de la recherche agronomique sur les plantes médicinales et aromatiques à l’Agroscope. 
 

Xavier, pourriez-vous tout d’abord vous présenter en quelques mots ?  

D’origine française, j’ai suivi une formation d’ingénieur agronome dans le Sud de la France, à Toulouse. J’ai rédigé mon mémoire de fin d’études sur la mise en culture d’une plante à usage médicinale : l’épilobe à petites fleurs.  

Après mes études, j’ai travaillé quelques années à l’iteipmai en France. C’est l’institut interprofessionnel français des plantes médicinales, aromatiques et à parfum. L’iteipmai travaille sur la sélection variétale et l’optimisation des pratiques culturales.
 
J’ai ensuite rejoint Mediplant comme responsable de la recherche en 1997. Mediplant était alors focalisé uniquement sur la recherche agronomique des plantes médicinales et aromatiques. En 2015, nous avons eu l’opportunité de reprendre la gestion de la plateforme d’extraction du PhytoArk.  
En 2019, il y a eu une réorganisation des activités entre Mediplant et Agroscope (Mediplant était depuis sa création en 1989 adossé à Agroscope). Mediplant a alors choisi de centrer son activité sur le développement d’extraits végétaux et, les projets agronomiques ont été repris par Agroscope.  
Fin 2019, j’ai rejoint Agroscope comme responsable de la recherche agronomique sur les plantes médicinales et aromatiques. Il y a donc près de 30 ans que je suis actif dans cette filière très spécifique des plantes médicinales et aromatiques. 


Pouvez-vous présenter en quelques mots l’Agroscope et plus spécifiquement les activités du groupe PAM (plantes aromatiques et médicinales) ?  

Agroscope est le centre de compétence de la Confédération pour la recherche dans les domaines de l’agriculture et de la filière alimentaire. L’activité de recherche d'Agroscope s'étend à toute la chaîne de création de valeur de la filière agroalimentaire et vise une agriculture compétitive et multifonctionnelle, des aliments de qualité pour une alimentation saine ainsi qu'un environnement intact. 

Le groupe PAM de Agroscope est à l’écoute des besoins des producteurs de plantes et des utilisateurs finaux afin de concilier au mieux les intérêts de chacun. Nos travaux concernent ainsi la domestication de nouvelles espèces botaniques (edelweiss, genépi, rhodiola, saxifrage, …), l’amélioration variétale de nombreuses espèces (sauge, thym, mélisse, origan, …) et l’optimisation des pratiques culturales (définition des dates de récolte, protection contre les ravageurs, conditions de séchage, …). L’objectif final est de garantir un approvisionnement sécurisé en termes de quantité et de qualité pour les transformateurs (alimentaire, phytopharmacie, cosmétique). 

La filière des PAM est relativement récente (elle a débuté dans les années 80) et petite comparée aux autres filières agricoles, mais elle présente l’avantage d’une proximité de dialogue constructif entre les différents acteurs (recherche, agriculteurs, transformateurs, metteurs sur le marché). Une autre particularité de cette filière est que plus de 90% de la production est réalisée selon le cahier des charges de l’agriculture bio. C’est une dimension importante à intégrer dans nos activités de recherche. 


Quels sont, selon vous, les principaux atouts de PhytoArk ?  

Depuis le début, le Valais est un acteur important dans la filière PAM Suisse, avec le développement de la recherche agronomique (Agroscope) et de la production agricole (Valplantes).  

Le Valais sait produire des PAM dont la qualité est reconnue par des firmes suisses depuis plusieurs décennies, mais n’avait - jusqu’à la création du PhytoArk - eu peu d’opportunité de valorisation régionale. PhytoArk était le chaînon manquant pour permettre, avec le soutien de la Fondation The Ark, l’émergence de start-up comme Pharmalp et Tauderma autour de la valorisation des extraits de PAM. 

La personne qui arrive avec une nouvelle idée de valorisation d’une plante trouve toutes les compétences nécessaires localement pour l’accompagner. De plus, il n’y a pas de conflit d’intérêt entre le porteur de projet et ses futurs partenaires de développement qui sont tous prestataires de services (CimArk, PhytoArk, Agroscope, Mediplant).  

Outre les compétences que le PhytoArk rassemble, il doit apporter une visibilité et une notoriété à la filière valaisanne des PAM. 

 
Que faut-il souhaiter à PhytoArk pour les 10 prochaines années ? 

On sait que des initiatives de valorisation et de développement comme PhytoArk prennent du temps à se concrétiser et faire leurs preuves. C’est un pari que les initiateurs ont eu le courage de prendre. Même si les premières années ont été parfois difficiles, le bilan après cette première décennie d’activité, leurs donne raison. Il faut poursuivre les efforts de prospection et de développement de projets pour susciter la venue de nouvelles sociétés en Valais. 


Informations complémentaires : Agroscope

 



La Saxifrage à feuilles rondes, un bel exemple de synergies et de complémentarité de l’écosystème PhytoArk 

Une plante qui illustre parfaitement la synergie entre les différents acteurs de l’écosystème PAM (plantes aromatiques et médicinales) en Valais est la Saxifrage à feuilles rondes. C’est une espèce alpine qui n’avait jusqu’à présent jamais été étudiée. La synergie et la complémentarité des différents acteurs a permis, en partant de zéro, de développer un extrait commercial pour le secteur de la cosmétique. La startup Tauderma, soutenue par la fondation The Ark et accompagnée par CimArk, a pu développer un nouvel extrait et le commercialisé.  
 
Grâce aux compétences de l’Agroscope, cette plante alpine rare a pu être domestiquée. Mediplant a, pour sa part, développer l’extrait sur la plateforme PhytoArk. La HES-SO Valais/Wallis a ensuite effectué les tests d’activité. Une fois toutes les compétences acquises, la culture a été transférée à la coopérative valaisanne Valplantes, sous la supervision de l’Agroscope et la production commerciale de l’extrait est désormais assurée par Mediplant.  
 

Plus d’informations sur ce projet.

Découvrez l’interview complète de Vincent Mutel, Président de Tauderma.

 

Fondation The Ark - Rue de l'Industrie 23 - 1950 Sion - Suisse