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Back 14.06.2019

Journée Santé par les plantes : vers une approche plus douce et respectueuse de la biodiversité !

La journée Santé par les Plantes, qui s’est déroulée sur le site de PhytoArk le 2 mai dernier, a été organisée dans le cadre des Rencontres du G21, portées par l’Association NiceFuture. Ces rencontres prennent la forme de journées thématiques, traitant de sujets variés autour de la transition écologique, des nouveaux modes de gouvernance et de santé au travail, du partage de savoir autour des plantes et de leurs usages ainsi que de l’agriculture et des nouvelles pratiques dans ce domaine.  

La santé par les plantes ou les usages traditionnels des plantes par l’Homme n’ont jamais cessé d’exister. A travers le monde, ces usages sont présents avec une intensité différente. Toutes ces méthodes de santé au service de l’individu sont complémentaires, dans une vision holistique et réconciliée avec la nature.  

Au cours de cette journée thématique, de nombreux sujets ont pu être abordés au travers d’activités organisées et de l’expertise d’entreprises établies et d’autres acteurs de la chaîne de valeur de l’ingrédient naturel.
 

Un faible pourcentage de la surface suisse utilisée pour la production végétale ! 
Dans un premier temps, Mediplant, acteur important du secteur agronomique et de l’extraction, a présenté les enjeux concernant les surfaces utiles à l’agriculture. En Suisse, seul un faible pourcentage (7%) de la surface est utilisé pour la production végétale, tout type de culture confondue.  

Dans la filière de transformation des plantes (huiles essentielles et extraction par exemple), des volumes importants sont importés des pays européens. Seuls 10% des plantes qui composent les produits suisses proviennent du pays. La marge de progression de la culture indigène est donc large, afin de mieux équilibrer ces ratios, notamment pour des marchés de niche tels que la cosmétique et les compléments alimentaires.  

Le Valais fait partie des trois régions suisses principales dans la production des plantes aromatiques et médicinales, aux côtés de la région de Bassins et de l’arc lémanique et de la région de l’Emmental. D’autres régions contribuent également, à plus petite échelle, à cette production, notamment l’Entlebuch (LU), les Grisons, le Tessin, le Jura et Bâle.  

 

Plantes aromatiques et médicinales : assurer une certaine proximité avec les producteurs 
Il est important de noter que la filière des plantes aromatiques et médicinales est une jeune filière avec un faible poids économique. Il s’agit d’une filière délicate, dont les coûts de production sont assez élevés. La valeur ajoutée se trouve dans le développement de produits à forte notoriété, combiné à l’utilisation de technologie, notamment pour l’extraction. Le rôle important de la recherche et développement ainsi que la proximité avec les producteurs sont des arguments essentiels pour le commerce vers l’extérieur du pays.  

C’est d’ailleurs avec ces arguments que l’entreprise DSM Nutritional Products a bâti son succès, au fil des années, grâce aux activités spécifiques de son usine Alpaflor à Vouvry. A l’aide de son programme “Farm to Face”, DSM Nutritional Products met en avant la proximité qu’elle entretient avec ses principaux fournisseurs. Au-delà des considérations marketing, cette proximité permet d’assurer une production de qualité, tout au long de la chaîne de production.  

Grâce à la certification FairTrade “Fair for Life” obtenue par l’entreprise, cette démarche est confortée dans sa justesse et répond ainsi aux attentes des consommateurs sur de multiples aspects comme la production bio, la durabilité, la traçabilité, la transparence, la production à taille humaine ou une chaîne d’approvisionnement courte et équitable. Forte de son expérience bâtie sur un siècle d’existence, DSM Nutritional Products a mis en œuvre à son échelle les objectifs de développement durable de l’ONU, et ce sur toutes ses différentes activités de production (produits de commodité chimiques, spécialités chimiques et matériaux de sciences naturelles et de santé).

 

Vers un réseau d’experts et de ressources scientifiques sur les plantes et leurs composants 
Il est important de noter que les entreprises impliquées dans des activités liées aux ingrédients à base de plantes peuvent s’appuyer sur des réseaux d’experts et d’instituts de recherche de pointe. C'est le cas notamment de l’Ecole de Pharmacie Genève-Lausanne qui entretient des relations très étroites avec les entreprises et donne ainsi accès à des ressources et des technologies très poussées pour identifier les molécules actives et les cibles biologiques.  

Grâce à la veille ethnobotanique qui est pratiquée par ces instituts, la caractérisation des plantes et l’identification moléculaire, la connaissance de la flore locale et de la biodiversité mondiale s’approfondit et donne ainsi accès à de nouveaux principes actifs d’origine naturelle. Le potentiel de développement de ces nouveaux principes actifs augmente grâce à l’innovation dans les technologies de détection. Néanmoins, il est intéressant de noter que seul un petit pourcentage des plus de 300’000 espèces de plantes et de champignons ont été étudiés d’un point de vue pharmacologique et phytochimique. 

 

Des sociétés valaisannes qui utilisent les propriétés phytothérapeutiques des plantes ! 
De manière générale, les connaissances ethnobotaniques et les usages traditionnels constituent toujours un point de départ dans la sélection d’une espèce végétale, en particulier pour la mise au point d’un produit de santé. De nombreuses entreprises basent leurs activités sur ces considérations et se développent sur des marchés de niche. C'est le cas de plusieurs sociétés établies en Valais, dont les Jardins de la Santé et Cérès Heilmittel AG pour ne citer qu’elles. Leur approche se base sur l’essence de la plante et ses propriétés phytothérapeutiques reconnues. La réflexion de ces entreprises est que les molécules identifiées individuellement dans les plantes n’agissent qu’au sein d’un complexe de nombreuses autres molécules.  

C'est au niveau des techniques de préparation des extraits et de la formulation du produit fini que les pratiques se distinguent en fonction de la philosophie de l’entreprise. C’est à cette étape que la plateforme technologique d’extraction de PhytoArk s’insère dans les activités de la filière afin de générer de la valeur ajoutée sur les produits finis.  

En amont, la qualité de la culture et la récolte des plantes médicinales constituent un pilier essentiel qui doit être maîtrisé pour assurer la qualité du produit fini. Le respect du rythme de la plante, le choix des moments de récolte et la coupe manuelle de la plante sont des pratiques existantes encore aujourd’hui pour obtenir des produits de santé de haute qualité, pour des marchés de niche. 

 

L’innovation au service de la Terre 
L'existence de ces marchés de niche à haute valeur ajoutée est la preuve qu’il y a de la place pour des approches plus douces et respectueuses de la biodiversité, proches du consommateur et mettant en lumière les concepts de durabilité et d’économie circulaire. De manière globale, l’innovation peut se mettre au service de la Terre.  


 

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