Entre tradition et innovation : repenser l’alimentation de demain
Lors du Rendez-vous de l’Agriculture et de l’Alimentation à la Foire du Valais, producteurs, innovateurs et acteurs de la filière agroalimentaire se sont penchés sur une question clé : comment faire évoluer notre offre pour répondre aux attentes des consommateurs de demain ? Derrière cette réflexion, une certitude : les habitudes changent. Sobriété choisie, recherche de naturalité, montée du végétal, attention portée à la santé comme au plaisir... autant de signaux qui invitent à repenser la manière dont nous produisons, transformons et valorisons nos aliments.
Des attentes claires : goût, santé et ancrage local
Une des tendances relevées est le flexitarisme : les consommateurs réduisent leur consommation de viande mais sans l’exclure totalement. Ils adoptent une approche plus souple, plus intuitive, loin des règles rigides ou des idéologies alimentaires. Ce qu’ils recherchent avant tout ? Des produits qui ont du goût, de qualité, qui sont bons pour la santé et faciles à intégrer dans un quotidien rythmé.
Cette quête de sens se traduit aussi par une demande croissante pour les circuits courts, les produits locaux et les approches durables, comme le « nose to tail » ou le « farm to table ». Des pratiques qui visent à reconnecter le producteur et le consommateur, à réduire le gaspillage et à redonner toute sa valeur aux filières locales.
Des démarches porteuses… mais exigeantes
Si ces démarches suscitent un réel engouement, elles impliquent aussi un certain effort de la part des consommateurs. Acheter en circuit court, cuisiner des produits moins standardisés ou choisir des aliments plus durables demande parfois plus de temps, d’engagement… et de budget. Le prix reste un frein non négligeable.
Par ailleurs, certaines filières souffrent encore d’une image élitiste et complexe, comme le vin suisse, ce qui freine son adoption, notamment auprès des jeunes générations. Cet état de fait peut constituer une opportunité d’innovation pour séduire ces nouveaux publics en proposant des formats plus accessibles ou un storytelling moderne.
Pour répondre à ces attentes en mutation, l’innovation ne s’oppose pas à la tradition. Elle la prolonge et l’enrichit, en s’adaptant en permanence aux besoins du marché, aux enjeux sociétaux et climatiques.
L’alimentation en transition : innover autrement
L’innovation alimentaire s’invite désormais dans toutes les assiettes, en complément de nos produits traditionnels. Parmi les solutions évoquées : les alternatives végétales aux protéines, les fromages véganes (qui répondent aussi aux intolérances croissantes au lactose), ou encore les vins sans alcool (ou désalcoolisés) mieux adaptés aux nouveaux usages et modes de vie. Ces innovations ne cherchent pas à remplacer, mais à compléter, en offrant plus de choix, plus d’adaptabilité et plus de sens.
Autre tendance forte : l’exploration technologique autour de la fermentation et de l’upcycling alimentaire. Deux domaines où la foodtech réinvente les procédés de transformation pour valoriser au maximum la matière première, réduire les déchets et enrichir l’offre en goût et en bénéfices fonctionnels pour l’organisme, comme c’est le cas du projet de Noosh Drinks.
Il ne s’agit pas de rupture, mais de convergence : créer des ponts entre naturalité, science et usages modernes.
PhytoArk, catalyseur d'innovation pour une alimentation durable
Que ce soit à travers le soutien à des projets de valorisation des co-produits, des technologies de fermentation ou des formulations à base de plantes, l’écosystème PhytoArk agit comme un incubateur d’idées audacieuses, déjà à l’origine de projets tels que la valorisation de l’écorce de mélèze et les surplus de production de l’asperge. Il offre aux entreprises, start-ups et artisans les outils techniques, scientifiques et humains pour tester, valider et mettre sur le marché des solutions ancrées dans le territoire mais tournées vers demain. À terme, il s’agit de rapprocher toujours plus l’innovation de l’assiette de chacun.